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lettres à ma psy
20 septembre 2014

l ennui

outre le fait que je pensais me conduire mal en appliquant les standards de rencontre  et de drague avec les femmes , j'ai toujours cru que celles ci s'ennuyaient tout le temps dans la vie ,avec ou sans les hommes

ce matin j'observais celles qui rasant les murs du marché ne cherchaient que l'anonimat , celles qui avec lassitude traînaient un cabas trop lourd ou bien traînaient un mari trop lourd indifférent

la recherche du prince charmant se termine toujours mal dans la confusion et le doute du choix malheureux à assumer , du devoir accompli d'avoir fait un ou des enfants et de l'amertume de l'essouflement des sentiments

Brassens chantait dans les passantes ces relations éphémères et ces tentations d'échapper au vide de l'ennui:

Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulu rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lêvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
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