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lettres à ma psy

22 février 2024

lize ou la liste des emotions

Je regarde une émission 

un concours de chant

une apparition ,une jeune rouquine aux yeux clairs

elle chante "une fille"

et je sens devant son, sourire ,sa gestuelle ,monter en moi une émotion radieuse

cela fait tellement longtemps

tellement peu souvent

cela me donne envie de lister celles ci

rares et banales en fait

un homme et une femme s'embrassant pour la première fois

une femme agressée qui pleure

un sourire, gratuit qui enivre

un compliment qui te fait exister

des bribes de vie aux quelles on se rattache

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20 février 2024

l' empathie

il existe deux formes d'empathie

l empathie cognitive : vous comprenez le point de vue des autres

l'empathie emotionelle : vous ressentez ce que l'autre ressent

lors de notre premier des  nouveaux rendez vous ,elle est venue m'embrasser comme une amie qu'on retrouve 

tous les deux contents de se revoir

nous avons tebucher sur les premiers mots "faillir" et "retour" 

j'étais tant dans le deballage que je n'ai pas pris cette suspension du temps pour respirer

elle était devant moi toujours féminine toujours impeccablement vétue

elle me disait qu'en regardant son agenda ,elle y avait vu mon nom 

un peu comme une promesse de retrouvailles

je lui ai parlé enfants petits enfants 

tout au bonheur d'avoir un petit fils depuis quelques jours 

et à la monstruosité de n'éprouver aucune émotion particulière

tout en faisant face ,illusion

je lui ai parlé de la mort qui se rapproche

à préparer ,à apprivoiser

quel fil tirer ?quel sujet privilegier?

"nous avons le temps" me dit elle

je prends rendez vous je paye

subjugué

comme avant

15 janvier 2024

l eternité

assis dans mon fauteuil de lecture confortable je regarde le plafond délaissant mes livres à peine entamés

oscillant entre l ennui profond et la sérénité dictée par le temps qui passe inexorablement

il n'y a plus d'émotion

tout est vide sans saveur mais sans douleur

je la revois bientot

elle me dira les mots d'amour 

et tout repartira comme avant

7 novembre 2023

consentement mutuel et amour

 

j'ai toujours pensé que l'amour que l'on pouvait éprouver pour une autre personne était une forme de don de soi à quelqu'un qui le "méritait"

plus qu'un abandon ,un lacher prise

avec l’âge et les désillusions ,je pense maintenant que si on donne bien son amour ,cela est presqu'uniquement pour soi

on aime de manière égoïste en étant dans l'attente que l'autre vous en donnera pour tout ce que vous pouvez lui apporter (ou supposer lui apporter)

il y a un côté factice , un biais qui fausse , avec le temps, la plupart des relations de couple

quand j'ai rencontré ma femme actuelle ,son impertinence , sa solidité m'ont fait pensé que "tout le reste" passerait

j'attendais une femme forte ,indépendante ,aimante toutefois

elle même attendait , à la vue de ma réussite professionnelle, un homme rassurant et entreprenant ,qu elle admirerait

je n'ai pas été cet homme recherchant dans les femmes rencontrées "une maman ou une putain" , mais ne me souciant que trop peu de leur vraie nature de femme, enfin celle qu'elles étaient censées incarner

elle n'a pas été cette femme qui cherchait à assoir une autorité de tous les instants sur un masculin qui existait déjà à ses yeux chez son père ,idole inatteignable

collision illusoire de deux solitudes , nous avons passé 30 années ensemble sous une forme de cohabitation heurtée certes mais confortable pour les deux in fine

je suis resté un homme prévenant en façade et elle une femme épouse fonctionnelle désincarnée

la thérapie m'a aidé à prendre le droit à me protéger des mots des actes terriblement blessant

le harcèlement n'est pas "que" masculin et quand il s'exerce sur un être doux ,il peut conduire à la dépression

nous aurions dû nous quitter ..mais pour retrouver quoi?

un champ de ruines chez une autre personne en attente d'une âme idéale 

le bonheur est toujours ailleurs ,à s’impatienter

je vis avec cet amour d’une thérapeute 

cela me garde en vie

peut être le sait elle

 

4 novembre 2023

aphorismes en vrac

le jeune frère

ce sentiment permanent de n'exister que  parce que mon frère est mort jeune à 11 ans

mes parents dans une détresse totale face à une injustice violente

une conception dans un lit perclus de douleurs ;peut-être par mon père , peut être par un "autre " père , médecin de famille qui a convaincu ma mère de concevoir un autre enfant pour ne pas sombrer dans la folie

une vie d'enfant dans les pas d'un autre , toujours visibles dans la maison ,dans la douleur des parents, les photos..

le sentiment de n'être jamais à la hauteur, de voler une vie , d'avoir tué ce frère par anticipation bien avant que je naisse

responsable ,tout le temps, jusqu'à perdre pied dans des névroses prévisibles

 

l'autre frère

 né handicapé , différent de ce qu'aurait pu être un frère "normal», accueillant, aidant à approcher la vie

autre motivation cachée de procréer un autre enfant 

autre cause de ma venue 

toujours vouloir réparer ,la mort , le handicap ,être normal

naitre avec une charge qu'on assume sans comprendre

exister mais comme une image furtive , sans place véritable

 

les parents 

un père élevé dans une famille ou tout se tait ,respectueux de la hiérarchie patriarchale , dans des secrets à jamais enterrés 

désigné pour être le fils d’une famille en possédant déjà un ,caché, enfoui ,désigné comme scélérat

il était la pour sauver son monde ,la pour montrer ce que devait être un homme

brisé par la guerre ,des enfants perdus , il n'existera que dans les excès, presque en filagramme de sa femme ,ayant fait sa part ,n'attendant plus loin ,distant de l'enfant que j'étais car non né fille ,ce qui aurait pu le ranimer

toujours parti, toujours absent ,toujours désertant le toit pour des aventures d'homme dont j'étais exclu

être présent mais si loin ..de ma vie ,de mes attentes ,de mes envies

 

une mère de devoir ayant connu la douleur continuellement comme une évidente punition divine

femme de devoir ,mais aussi femme de lutte , forçant le respect à défaut d'amour , très croyante malgré les coups reçus

j'étais un dieu dans ses bras , intouchable , destiné à devenir roi du monde , une évidence

elle me protégeait tout en me coupant du monde réel

je buvais ses paroles ,les faisais mienne

très loin de mon père toujours absent ,elle n'avait aucun geste déplacé, aucune démonstration d'un besoin d'amour autre que le mien

j'étais entre les deux jusque dans le lit conjugal dans lequel elle accueillait mes frayeurs nocturnes , mes fièvres ,mes maux et mes pleurs

elle était LA femme et l'expression d'un pouvoir surnaturel

je l'admirais tout en ressentant un aspect "anormal" de nos relations

j'étais SA chose ,une chose à surprotéger pour vaincre la malédiction

 

les femmes

toujours présentes ,toujours envisagées 

trop craintes ,respectées pour être aimées...normalement

un aboutissement naturel vers la perfection 

je faisais fuir celles qui s'intéressaient à moi

inenvisageable

trop parfaite pour être touché par un masculin porcique

trouvées de temps en temps ,comme un écho soumis à un désir forcément sale puisque masculin

"l'amour c'est donner ce que l'on a pas à quelqu'un qui n'en veut pas"

 

 

les névroses

elles m’ont accompagné toute ma vie

reflets d'une enfance, d’une éducation, elles m'ont permis ,tout en véhiculant un message pervers, de m'adapter au monde , de le supporter

elles frappent à ma porte encore maintenant

y succomber ou pas n'a plus d'importance

elles font partie de moi

la thérapie m'a aidé à  faire mien ce que je considérais comme sale 

elles m'ont éloigné de la vie rêvée ..une femme que j'aurais aimé des enfants rieurs 

me retrouvant seul soumis aux aléas de la maladie ,je ne les considère plus..

plus de honte mais pas de joie non plus

 

 

la thérapie

le plus beau voyage de ma vie

le cabinet ,le divan étaient un nouveau chez moi , la matrice de ma renaissance

le seul endroit propre sur terre

pas besoin de simuler , de dissimuler ,de faire semblant (quoique)

elle fut longue ,périlleuse parfois

j'y ai appris 

n'en suis pas sorti guéri , plutôt soulagé d'un fardeau mais anesthésié aussi

j'ai donné ma lettre de départ de peur d'y revenir

pas besoin d'y revenir mais l'envie me presse ,véhicule presque un désir

 

elle

cette femme , je l’ai qualifiée comme étant une des femmes de ma vie

tellement unique , tellement belle et solide

l’être attendu par une vie sans saveur

le fameux transfert sans lequel aucune thérapie ne réussit

j’ai dans la tête ses cheveux défaits la rendant presqu’ordinaire

je l’ai aimé sans fioritures mais aussi apprêtée chaque fois ne laissant rien au hasard

elle était ma survie

je lui ai dit non , elle a accepté que je parte loin d’elle de ses « finalement »

comme si tout cela pouvait avoir une fin

heureuse ou triste

je continuerais de lui offrir un livre à noël tant que je vivrais

elle aura quelque chose de moi chez elle

certains analysants détestent presque cet état d’amour sans amour

moi je l’ai aimé ,intensément ..

 

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27 décembre 2022

inventaire

quand elle m'analysait ,j'écoutais la psychologue et aussi la femme

je me suis toujours posé la question du genre du psy

aurait ce été mieux ou différent avec un homme?

les trois ou quatre séances que j'ai pu avoir avec un psy homme ,des années auparavant m'ont amené à la certitude que cela ne fonctionnerait pas, tellement j'avais besoin d etre touché par les mots mais aussi par l'image, la voix...une certains fermeté teintée de douceur

dans la ville où j'habite ,il n'y a que des psys femme ..est-ce un hasard? Ou bien les femmes ont elles une capacité d'écoute et de ressenti que les hommes n'ont pas..

cela pourrait paraitre pour une vue presque sexiste du monde psy...

elle voulait me renvoyer l'image de ma virilité ,comme pour mieux me persuader de son importance

je ne comprenais pas ou elle voulait en venir...nous en avions déjà parlé...ma détestation du masculin avait pris racine des l'enfance ,devant ce parterre d'hommes ,amis du père , qui à la fois se pavanaient entre eux ,tout en se méfiant de la réaction des femmes ...j'avais alors intégrer ou était le vrai pouvoir entre une force physique ,un patriarcat machiste écœurant et une réponse subtilement dosée du monde féminin les laissant jouer..

elle avait pris l'habitude suite à un présent de noël de m'embrasser

elle l'avait fait "volontiers», de manière spontanée

j'avais alors cette impression de "baisers volés" , injustement distribués à un homme qui en éprouvait en  plus  un intime bonheur..

baisers reçus comme une récompense ..peut-être destinés à ma reconnexion avec l'autre..mais reçus comme un homme debout

longtemps j'ai voulu lui poser la question de ces baisers...est ce la psy qui m'embrassait ou bien la personne,la femme...

étrange sensation d'être à la fois si proche et si loin ...le grand écart du transfert..

besoin d'admirer une femme pour l'aimer, naissance d'un désir fort pour une personne jugée parfaite...

elle travaillait volontairement sa féminité ,portant des tenues ,des accessoires à chaque fois renouvelés...qui m'éblouissaient ,me captivaient

je ne lui en avais jamais parlé ,pensant la contraindre à une image plus neutre

une fois je l'avais stupéfiée en lui disant que j'étais capable de lui dire la façon dont elle était habillée durant les dix premières séances ..onze années avant.....

ce n'était pas par  jeu .. la vérité

juste la contemplation de son féminin qui me rassurait en provoquant des émotions ...interdites...par moi et mon surmoi

quand elle se lançait dans une explication parfois je perdais le fil n'écoutant que la musique de sa voix ..un besoin que je considérais nécessaire dans ma thérapie

je lui ai souhaité son anniversaire ...elle m'a reparlé de son livre...je l'espère...comme un cadeau..je serais quelque part dans ce livre..une virgule,un point

je suis repassé l'autre soir devant le cabinet

deux lampes blafardes éclairait l'intérieur,l'opaline sur le bureau ,la lampe magique pres du fauteuil

elle était là loin et proche ;une chaleur m'a envahi ...

j'aurais pu etre sur le canapé...j'aurais du?

un(e) anonyme s'y trouvait,elle l'écoutait ,j'entendais sa voix ..

cela m'a ramené au divan .. au fauteuil

"pourquoi vous persistez?

je persiste?

oui, à simuler un amour qui devient grotesque à force

je ne simule pas, je le ressens ,vous l'avez compris et évacué sous la carpette d'un transfert

qu'est ce que j'y peux?

vous n'y pouvez rien ,comme moi..c'est un sentiment qui ne prendra pas fin 

est ce douloureux pour vous?

non ,pas douloureux ..je le vois comme le moteur d'une mise en mouvement de mes émotions ,d'une forme de sensualité..meme si celle ci n'est pas partagée

vous vous attendiez à quoi?

je n'attends rien , nous avons passé des années à explorer l'inconscient et cet amour est venu ..comme une évidence ...j'en concoit l'aspect puéril inutile surtout après la thérapie mais il existe ...a presqu'une vie seule..parfois débordante

vous savez qu'il ne repose sur aucun sentiment de ma part ,que l'origine est psychologique ...nous sommes dans le transfert..uniquement le transfert

pour moi il existe , je ne le vois pas comme un frein à la thérapie ....mais il était parfois moteur à ma venue aux séances..venir vous voir ,vous écouter,parfois plus que vouloir etre soigné

c'est donc une forme de névrose

appelons le comme cela ,donnons un titre ,une singularité ...mais qu'est ce que c'est beau et chaud..beaucoup de personnes n'aiment plus ...meme d'amours fantasmés , imaginaires ,anciens ..j'ai cette chance..peut etre pour vous est ce la signification que la thérapie a échoué..pour moi le contraire,en vous aimant je continue de vivre,d'espérer..

espérer quoi?

que cela ne finira jamais , d etre toujours en vie

parfois ,elle s'essayait à l'humour...cela tombait souvent à plat ..du moins nous n'avions pas la meme partition;je préférais quand je venais déverser des flots de pensées noires ,elle savait ne retenir que l'ilot de positivité ,le détail moins pesant que le reste pour rebondir et terminer la séance sur une note de couleur que je garderais en rentrant chez moi..

devoir d'inventaire.

25 juillet 2022

le manque

j'ai beau avoir pris seul la décision d'arrêter la thérapie

il revient

comme une bête rampante ,inexorablement à la même période de ma vie

le manque

un besoin irrépressible d’entendre sa voix ,de croiser son regard, de respirer son parfum

impossible de résister , de penser à autre chose

présente ou absente elle est dans ma vie

 

3 juin 2022

la dernière séance...

Elle me reçoit 

premier choc .. elle ne porte plus de masque 

habillée d'un haut noir pantalon mauve bottines brillantes..tres chic

je la reconnais comme on revoit quelqu'un dont on connait le visage ,il y a longtemps...

elle me regarde fixement

"Alors ,si je comprends bien, c'est notre dernière séance"

je réponds "oui"

elle vient de réaliser

je crois distinguer une légère émotion,un regard embué,un sourire mitigé..

après 11 années de rendez vous , je décide seul d'arréter

elle l'accepte..un sourire presque timide

pas fier de ce que je dis

tellement inquiet de la perdre

comme si j'attendais qu'elle refuse 

bien sur , on laisse des portes ouvertes,des rendez vous possibles,une dédicace d'un livre suspendu au temps

comme de vieux amis nous échangeons sur la vie,les enfants,les mariages de ceux ci ..bientot

je m'accroche au divan 

je suis ce divan

tellement envie de dire non...ce n'est pas fini

je perds la seule personne que je ne veux pas quitter

"fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve.."

envie de la serrer..très fort

garder un souvenir intime...volé?

cette femme a été le centre de mon monde depuis tant d'années,depuis le début

je lui dois une forme de survie

l'espérance d'un bouquet final presque beau

on ne sera jamais ami..cela n'est pas possible..de son point de vue éthique je pense..de son envie aussi peut etre

il n'y a pas d'apres

un avant un pendant oui

mais il faut laisser le divan à d'autres 

qui desormais en ont plus besoin que moi

jalousie féroce

partage impossible

 

 

 

 

 

22 mars 2022

En thérapie

c est facile

vous vous asseyez ou vous allongez sur un divan

vous parlez

tout ressort

vos peurs vos frutrations vos colères

vous vous épanchez sur vous meme

vous y prenez presque gout

vous vous sentez libéré plus léger

simple?

non

chez moi, cette colère contre une injustice supposée était un moteur , presqu'un aiguillon pour tenir

celui ci est tombé

je ne sens  plus la douleur

comme une anesthésie , un sommeil

vous n etes pas heureux , vous etes devenu indifferent au malheur

il est trop tard pour recommencer "autre chose"

trop tot pour partir

alors on attend

on n'a plus que le vide et l'horloge

seul

 

19 février 2022

le test amant

a celles  que j'ai croisées ici ,puis abandonnées

à la canadienne qui doutait d'elle , qui avait une vision mortifère de son avenir , j'ai souhaité que vous arriviez à envoyer vos lettres et rencontrer ce psy si proche et si loin

à la romancière ,de passage et perdue depuis ,que vous puissiez un jour avoir les réponses de votre psy ,un signe,une lettre , un mot d'amour ;celui qui vous donnera la force de continuer d'écrire ,de ne pas douter

je vous lirais

à la tigresse noire insaisissable avec laquelle j'ai tellement échangé d'admiration, de mots doux ou durs,de colères feintes ou réelles ,que j'ai choisi de quitter de manière la plus vulgaire qui soit pour la libérer de cet attachement qu'elle avait pour moi et qui ralentissait sa vie

pardonnons nous

A ma psy tant aimée que je vois encore ,moins souvent mais plus fort ,qui a changé ma vie au point de me trouver beau auprès d'elle,si délicate ,si généreuse dans son aide à me reconstruire une image de la femme forte  accueillante ,bienveillante et lucide

j'ai trouvé la clef de mon transfert 

cette clef je la garde en moi 

cet amour sera celui d'une vie d'homme ratée mais tranquilisée maintenant

je vous dis ma bienveillance , mon admiration et un énorme merci

J

 

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