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lettres à ma psy
4 novembre 2023

aphorismes en vrac

le jeune frère

ce sentiment permanent de n'exister que  parce que mon frère est mort jeune à 11 ans

mes parents dans une détresse totale face à une injustice violente

une conception dans un lit perclus de douleurs ;peut-être par mon père , peut être par un "autre " père , médecin de famille qui a convaincu ma mère de concevoir un autre enfant pour ne pas sombrer dans la folie

une vie d'enfant dans les pas d'un autre , toujours visibles dans la maison ,dans la douleur des parents, les photos..

le sentiment de n'être jamais à la hauteur, de voler une vie , d'avoir tué ce frère par anticipation bien avant que je naisse

responsable ,tout le temps, jusqu'à perdre pied dans des névroses prévisibles

 

l'autre frère

 né handicapé , différent de ce qu'aurait pu être un frère "normal», accueillant, aidant à approcher la vie

autre motivation cachée de procréer un autre enfant 

autre cause de ma venue 

toujours vouloir réparer ,la mort , le handicap ,être normal

naitre avec une charge qu'on assume sans comprendre

exister mais comme une image furtive , sans place véritable

 

les parents 

un père élevé dans une famille ou tout se tait ,respectueux de la hiérarchie patriarchale , dans des secrets à jamais enterrés 

désigné pour être le fils d’une famille en possédant déjà un ,caché, enfoui ,désigné comme scélérat

il était la pour sauver son monde ,la pour montrer ce que devait être un homme

brisé par la guerre ,des enfants perdus , il n'existera que dans les excès, presque en filagramme de sa femme ,ayant fait sa part ,n'attendant plus loin ,distant de l'enfant que j'étais car non né fille ,ce qui aurait pu le ranimer

toujours parti, toujours absent ,toujours désertant le toit pour des aventures d'homme dont j'étais exclu

être présent mais si loin ..de ma vie ,de mes attentes ,de mes envies

 

une mère de devoir ayant connu la douleur continuellement comme une évidente punition divine

femme de devoir ,mais aussi femme de lutte , forçant le respect à défaut d'amour , très croyante malgré les coups reçus

j'étais un dieu dans ses bras , intouchable , destiné à devenir roi du monde , une évidence

elle me protégeait tout en me coupant du monde réel

je buvais ses paroles ,les faisais mienne

très loin de mon père toujours absent ,elle n'avait aucun geste déplacé, aucune démonstration d'un besoin d'amour autre que le mien

j'étais entre les deux jusque dans le lit conjugal dans lequel elle accueillait mes frayeurs nocturnes , mes fièvres ,mes maux et mes pleurs

elle était LA femme et l'expression d'un pouvoir surnaturel

je l'admirais tout en ressentant un aspect "anormal" de nos relations

j'étais SA chose ,une chose à surprotéger pour vaincre la malédiction

 

les femmes

toujours présentes ,toujours envisagées 

trop craintes ,respectées pour être aimées...normalement

un aboutissement naturel vers la perfection 

je faisais fuir celles qui s'intéressaient à moi

inenvisageable

trop parfaite pour être touché par un masculin porcique

trouvées de temps en temps ,comme un écho soumis à un désir forcément sale puisque masculin

"l'amour c'est donner ce que l'on a pas à quelqu'un qui n'en veut pas"

 

 

les névroses

elles m’ont accompagné toute ma vie

reflets d'une enfance, d’une éducation, elles m'ont permis ,tout en véhiculant un message pervers, de m'adapter au monde , de le supporter

elles frappent à ma porte encore maintenant

y succomber ou pas n'a plus d'importance

elles font partie de moi

la thérapie m'a aidé à  faire mien ce que je considérais comme sale 

elles m'ont éloigné de la vie rêvée ..une femme que j'aurais aimé des enfants rieurs 

me retrouvant seul soumis aux aléas de la maladie ,je ne les considère plus..

plus de honte mais pas de joie non plus

 

 

la thérapie

le plus beau voyage de ma vie

le cabinet ,le divan étaient un nouveau chez moi , la matrice de ma renaissance

le seul endroit propre sur terre

pas besoin de simuler , de dissimuler ,de faire semblant (quoique)

elle fut longue ,périlleuse parfois

j'y ai appris 

n'en suis pas sorti guéri , plutôt soulagé d'un fardeau mais anesthésié aussi

j'ai donné ma lettre de départ de peur d'y revenir

pas besoin d'y revenir mais l'envie me presse ,véhicule presque un désir

 

elle

cette femme , je l’ai qualifiée comme étant une des femmes de ma vie

tellement unique , tellement belle et solide

l’être attendu par une vie sans saveur

le fameux transfert sans lequel aucune thérapie ne réussit

j’ai dans la tête ses cheveux défaits la rendant presqu’ordinaire

je l’ai aimé sans fioritures mais aussi apprêtée chaque fois ne laissant rien au hasard

elle était ma survie

je lui ai dit non , elle a accepté que je parte loin d’elle de ses « finalement »

comme si tout cela pouvait avoir une fin

heureuse ou triste

je continuerais de lui offrir un livre à noël tant que je vivrais

elle aura quelque chose de moi chez elle

certains analysants détestent presque cet état d’amour sans amour

moi je l’ai aimé ,intensément ..

 

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